Ce travail explore une relation intuitive aux formes et à la lumière.
Dépourvue de dessin préparatoire, la composition naît directement du dialogue avec la matière. Les fragments de verre, issus de chutes, orientent la construction de formes organiques et singulières. La pâte de cellulose, en séchant, se rétracte et ondule, évoquant la texture délicate d’une feuille séchée. Cette part d’aléatoire introduit une dimension vivante, en résonance avec les processus naturels.
La lumière joue un rôle essentiel. Elle traverse le verre, en révèle les nuances et les vibrations : reflets mouvants, ombres diffuses, apparitions colorées. Par ce jeu de transparence et de projection, l’œuvre se prolonge dans son reflet et devient réceptacle d’un souffle invisible.
Ce travail s’inspire des formations géologiques et des cycles de transformation du vivant. Les strates, les failles et les dépôts minéraux deviennent des motifs d’observation et de composition. Les verres opaques et les fragments de miroirs, s’assemblent comme des couches sédimentaires, évoquant la lente métamorphose de la matière.
La surface, à la fois rugueuse et réfléchissante, rappelle l’écorce terrestre : mémoire de mouvements souterrains et de traces accumulées. Les reliefs qui s’y développent évoquent la pousse du lichen ou de la mousse, formes discrètes mais persistantes de vie et de régénération.
L’écorce constitue un motif récurrent, symbole de transformation, de cycle et de lien entre la terre et le ciel. Les pièces en portent l’empreinte, comme une mue préservée, une mémoire fossilisée. Elles ouvrent un espace de contemplation sur la trace, la métamorphose et la fragilité du vivant.
Entre expérimentation matérielle, attention au détail et réflexion symbolique, ce travail interroge la place de l’humain dans un monde en mutation et la capacité de la matière à conserver la lumière.